(+) that's how strong my love is.

Ta valise est prête, tu t'assois et prends soin de bien mettre tout ton poids dessus, afin de pouvoir bien la refermer. Tu imagines déjà le sourire moqueur du jeune homme quand il constatera la quantité de vêtements que tu as décidé d'emmener, malgré que votre séjour soit court. Tu n'es qu'une femme, et pas besoin d'être devin ou même un génie pour savoir que tu adores les vêtements, tu en as d'ailleurs logiquement fait ton métier. En plus d'après toi, tu as pris le strict minimum, c'est à dire cinq tenues différentes, tu aimes avoir le choix, et d'un côté ça te rassure de les avoir. Tu regardes ensuite l'heure qu'affiche le téléphone fixe qui se trouve droit devant toi, tu es dans les temps, pour une fois. Tu es toute excitée à l'idée de quitter le continent américain, et un peu nerveuse aussi, tu dois l'avouer. Cela ne t'arrive jamais de programmer des week-ends ou vacances à la dernière minute, tu aimes tout prévoir à l'avance, avoir une idée précise de ce que tu vas faire, mais bon, il y a un début à tout et pour le coup, tu es plutôt fière de toi. Tu te revois dans le parc, et te demandes comment tu en es arrivée à faire cette proposition, sachant que tu n'aimes en fait que très peu les surprises. L'amour donnes des ailes, parait-il. Ton téléphone vibre, tu t'empares de lui et te rends dans ta boite de réception, tu as deux messages non lus; un de Rose et un d'Ellie, te souhaitant de passer un bon moment avec « ton amoureux ». Tu souris à leur lecture, et te dis que tu as de la chance de les avoir comme amies, vraiment. Si l'une est tout de même un peu réticente quant à ta relation pour le moins compliquée avec Ethan, non pas parce qu'elle est contre, mais parce qu'elle t'as vu souffrir à de nombreuses reprises, tu les as toutes les deux mises au courant, et cela même si votre escapade reste secrète aux yeux de tout le monde. Cela rajoute même à l'excitation qui t'habite en ce moment même. Il est à présent temps de partir. Tu glisses ton portable dans l'une des poches de ton sac à main, seul moyen de communication que tu prends, et fais rouler ta valise jusqu'à la porte d'entrée. Par chance, il fait remarquablement doux à Ottawa, ce qui te permet de t'habiller assez légèrement, et simplement. De cette manière tu n'aurais pas à te changer complètement dans l'avion. Tu prends un taxi jusqu’à l'aéroport, où vous avez directement rendez-vous avec Ethan. Un grand sourire illumine ton visage quand tu l’aperçois, ton cœur bat toujours aussi vite quand tu t'approches de lui, rien n'a changé en presque trois ans. Vous faites enregistrer vos bagages, et enfin, prenez place dans l'avion. Il s'endort avant toi, tu veux immortaliser le moment, alors tu le prends en photo, sourire en coin, tu le nargueras plus tard. Tu as du toi aussi t'assoupir, car quand tu ouvres les yeux, la lumière est particulièrement intense, et pour cause, le soleil est bel et bien au rendez-vous. Et là, presque même itinéraire que quelques heures plus tôt, taxi, déchargement des bagages, puis arrivée. Tu retires ton léger pull et te retrouves en débardeur, il fait chaud. Tu attaches tes cheveux, et ensemble vous rentrez dans ce qui sera votre demeure pendant un peu plus de quarante-huit heures. Tu as vu des belles maisons et autres villa dans ta vie, Los Angeles avec ses millionnaires qui courent les rues en regorge, tu as toi-même grandi dans l'une d'entre elle, et pourtant, tu es émerveillée par ce que tu vois. Tout est parfait. Ethan te prend par la main, et vous faites le tour, tu es de plus en plus en admiration devant ce que tu vois. Il t'embrasse, et tu le lui rends bien.Tu poses tes mains sur tes hanches, et soupires, pendant légèrement ta tête sur le côté. « C'est bon, on ne part plus, on reste vivre ici pour toujours. Je refuse de rentrer. » Tu lâches un petit rire, et t'approches plus près de la vitre de la chambre, dont la vue sur la mer ferait rêver n'importe qui. Tu t'approches ensuite d'Ethan, et déposes un baiser sur son épaule, avant de te diriger vers ta petite valise pleine à craquer. Tu l'ouvres, et sens le regard d'Ethan sur toi, mais fais comme si de rien n'était. Tu en sors trois maillots de bain, et les étends sur le lit, pas sûre de savoir lequel choisir.

(+) that's how strong my love is.

Ça y est, vous y êtes, à vous les jolies plages de sable blanc, le genre que l'on ne voit que sur les cartes postales. Votre choix de destination s'est fait presque naturellement, il était en tout cas très clair que vous vous éloigneriez le plus possible d'Ottawa, et des grandes métropoles nord-américaines, là où n'importe quel paparazzi serait susceptible de vous suivre sans soucis. Sur votre petite île d'Europe de l'Est, l'accès à votre propriété leur serait déjà plus difficile d'accès, mais tu sais pertinemment que le risque zéro n'existe pas, et qu'un ou deux clichés de vous pourrait paraître sans que vous ne puissiez faire quoi que ce soit. Porter plainte bien sûr, mais à quoi bon, quand tu sais qu'ils ne s'arrêteront pas pour autant ? Tu fais parti de ceux qu'ils appellent les « proies idéales », riche, belle et avec des histoires de cœur et familiales qui font couler beaucoup d'encre. Tu t'en veux d'imposer tout ce la à Ethan, mais faire stopper toute cette machine infernale t'est impossible, même si tu le souhaiterais énormément. Alors que vous étiez dans l'avion et qu'il s'était endormi, tu t'es mise à repenser au moment où il t'a fait comprendre que vivre de manière très exposée en quasi permanence lui était plus que très difficile, et à la manière dont tu t'es sentie à ce moment là. Tu étais partagée entre la compréhension, oui, tu savais très bien que pour quelqu'un qui n'est pas habitué à avoir des inconnus en quête d'informations insolites sur soi, l'adaptation pouvait être compliquée, malgré le temps qui passe. La preuve, certaines célébrités ne s'y font jamais, et finissent par sombrer. Même si tu savais que ce moment où il dirait stop pouvait arriver, c'est là que tu as vraiment réalisé que tu pouvais le perdre, et pour toujours. Il est là, maintenant et même si les sentiments sont bien présents, tu as toujours cette petite peur enfouie au fond de toi, peur qu'il décide partir à nouveau, et tu ne sais pas si cette fois-là tu réussiras à le convaincre que vous pouvez quand même continuer. Tu décides de ne plus y penser, il faut que tu profites de l'instant présent, sois heureuse et oublies tous les soucis que tu peux rencontrer dans ta vie de tous les jours. Si tu pouvais tout quitter et vivre dans un endroit reculé, tu le ferais. Seulement, la vie en a décidé autrement, tu ne peux pas juste tout abandonner et sacrifier une partie entière de ta vie. Les trois maillots de bain mis en évidence sur le grand lit, tu ne sais lequel mettre et implicitement, tu demandes l'aide d'Ethan. « - Ah oui, tu veux déjà aller faire trempette toi... » Eh oui, tu ne veux pas perdre une minute à ne rien faire.Tu souris quand il t'embrasse, ses petites attentions te font toujours le même effet, elles te font te sentir bien. C'est un sentiment assez particulier, pas facile à expliquer, mais infiniment agréable. Tu ne vas pas bien loin, et à vrai dire, tu sais que quel que soit ton choix définitif, cela ne changera au final pas grand chose, mais cette réflexion personnelle ne t'aide en rien à te décider. « - J'ai une légère préférence pour le noir, il cachera tes rondeurs. » Wait. Tu pinces les lèvres, et ni une ni deux, tu te retournes. Ethan te connaît assez bien pour savoir que pour sa propre protection, il vaudrait mieux qu'il s'éloigne. Les coups partent tous seuls en direction de son épaule, son torse et son bras, presque par réflexe. On ne plaisante pas avec le physique d'une femme, c'est un sujet sensible. Malgré cela, son rire t'arrache un sourire, mais tu te mords la joue pour ne pas rentrer dans son petit jeu. Il t'énerve sans t'énerver, et son air moqueur qui le rend encore plus irrésistible t'énerve encore plus. Tu prends le noir, ton choix se serait porté sur lui de toutes manières, puis tu le regardes, faux sourire aux lèvres, l'air faussement vexée. « Va te faire, Monroe. » Puis tu tournes les talons en direction de la salle de bain la tête haute, à la manière d'une princesse dont la fierté viendrait d'être atteinte. « Je m'en vais donc cacher mes rondeurs. » Tu rentres dans la pièce et t'enfermes dedans pendant une bonne dizaine de minutes et en ressors avec le fameux maillot sur le dos. Tu restes sur le pas de la porte, libère ta chevelure blonde de l'élastique de manière plus que suggestive, puis avances en direction du jeune homme et quand tu arrives à sa hauteur, te contentes te poser un doigts sur son torse. « Ferme ta bouche, tu vas gober les mouches. » Tu souris narquoisement.