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Rory A. Vinyard
Rory A. Vinyard
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MessageSujet: (+) hot chocolate is dangerous.   (+) hot chocolate is dangerous. EmptyMar 25 Déc - 23:58

HOT CHOCOLATE IS DANGEROUS (DIMITRI & RORY)

Le réveil avait été difficile. C'est un peu la même chose pour tout le monde à savoir : un véritable supplice. La trace de l'oreiller sur la joue, les paupières lourdes mais surtout les balises sous les yeux. Je n'échappais malheureusement pas à la règle, même moi. Je ne cherchais même plus à m'arranger d'une quelconque façon, je ne pouvais pas lutter face à la gueule de bois. Qui le pouvait ? L'horloge affiche une heure qui dépasse l'entendement, je suis déjà en retard. Pourquoi ? Comment ? Je regarde mes affaires sur le divan. Une boule informe. Pourquoi n'avais-je pas acheter ce fer à repasser il y a un mois ? Quel con ! Je pioche dans le tas, à la recherche d'une quelconque tenue de travail. Je suis encore de service ce matin, accueillir l'élite de la ville, obéir, ne poser aucune question. Bref, dire amen à tout. Ce truc devait cesser, marre d'être un larbin sur lequel on essuie ses chaussures dégueulasses. Je file à la douche presque aussi tôt, m'essuie à peine et m'habille en vitesse, enfilant sans m'en rendre compte mon tee-shirt à l'envers. La course commence à peine dans les rues d'Ottawa, je loupe mon bus, puis le deuxième, beaucoup trop occupé à me faire plaindre sur Twitter. J'ai toujours été une sorte de loque humaine traînant sur le bitume à gesticuler dans tous les sens. Ma vie, c'était ça. Je farfouille dans mon pantalon et en sort un préservatif. Je fronce les sourcils étonné d'en trouver un par ici. Je continue à chercher et porte finalement une cigarette à mes lèvres, une cigarette électronique pour dire vrai. Je tire dessus nerveusement, recrachant la vapeur d'eau avec un style faussement négligé. Non j'avais besoin de plus, j'avais besoin d'un double expresso. Bon je l'ai pas inventé, le Starbucks se tenait là devant moi, à quelques mètres de mes Rangers. Ni une ni deux, je fais irruption, mon entrée en grande pompe. C'est noir de monde, je déteste ça. Avec une moue certaine je commande mon grand café, ma gourmandise me fait bien acheter trois muffins imprévus dans mon budget. Je hais planète Starbucks. Je pose mon billet près de la caisse et j'attends deux bonnes minutes mon café. « Si c'est une blague je dois vous le dire, elle est de très mauvais goût monsieur. » Je détourne le visage curieux. Quoi encore ? Je baisse les yeux et range en un instant l'objet du délit. Pourquoi je range ça dans mes poches putain ! C'est ma journée ! Je sors ma pochette en plastique, car oui je range mon argent dans une pochette en plastique et en sort un billet de $20, avant de prendre enfin ma commande. J'en bois une gorgée rapidement, je suis trop nerveux ça va me jouer des tours, que dis-je, ça me joue des tours, maintenant. Je lâche la tasse aussi vite, brisant au passage cette magnifique tasse made in China. Je me tiens au comptoir tremblant, je suffoque comme un beau diable. C'est quoi cette conne qui me sert un chocolat chaud, c'est une blague ? Oh mon dieu je veux pas mourir comme ça, pas ici, pas maintenant, après avoir tenté de payer avec une capote, c'est trop une mort de merde seigneur, je veux pas de ça. Je me donne une claque, je commencer à avoir de violentes bouffées de chaleur, j'enlève mon tee-shit. Oh gosh j'ai des poils bouh. Je m'en fou. Je colle fiévreux, mon front à une des tables et là dans cette représentation magistrale du type en réaction allergique, alors que j'avais réussi à capter l’intérêt général, je vomis mes tripes. Quelle honte. Quelle honte.


Dernière édition par Rory A. Vinyard le Jeu 27 Déc - 1:27, édité 1 fois
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Dimitri T. Krushnik
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MessageSujet: Re: (+) hot chocolate is dangerous.   (+) hot chocolate is dangerous. EmptyMer 26 Déc - 2:50


Hot chocolate is dangerous.




Le soleil, ce bougre, ce fourbe perçait les longs rideaux qui ornaient le salon, les rayons se déposant sur mon visage comme une claque brûlante. Le réveil retentissait, dans ma tête tout à l’envers, plus aucun souvenir de la nuit passée. J’ouvrais un œil au radar, l’heure m’était inconnue, mon cerveau coulait littéralement. Bouche pâteuse, courbatures et position plus qu’étrange, un matin comme tant d’autres. Des bouteilles qui tintaient en roulant sur le sol, venant s’écraser les unes contre les autres, l’écran de télévision allumé probablement depuis des heures et au milieu de ce carnage, ma petite personne, avachie sur la table, les yeux mi-clos avec toujours ce foutu soleil au milieu du visage. La gueule de bois, une chose devenue quotidienne depuis mon arrivée à Ottawa, le même rituel se répétant encore et encore. Je me relevais, constatant avec un petit sourire aux lèvres les dégâts causés la nuit dernière, une, deux, trois chaises renversées, des bouteilles vides qui jonchaient le sol, des chemises crasseuses appartenant probablement aux invités qui gisaient à terre, des confettis et autres babioles qui trainaient sur la table et décoraient la maison qui ressemblait probablement plus au Bronx ou à Tchernobyle qu’à un lieu où vivre, comme si l’on avait fêté carnaval bien avant l’heure. J’avançais et découvrez au fur et à mesure les nombreuses dégradations, continuant ma route en soupirant longuement. La tête en vrac, j’avançais avec une lenteur déconcertante vers la grande salle de bain qui semblait être la seule pièce épargnée. J’avais faim, chaud et soif, ma capacité à tenir sur mes deux jambes était approximative, si bien que me diriger vers la douche sans m’étaler à la manière d’une étoile de mer sur le carrelage relevait du miracle. De l’eau froide qui coulait, me giflant le visage comme pour me réveiller, chose plutôt utile. Des vêtements propre, un coup de brosse, j’étais fin prêt à affronter le monde extérieur. Quittant mon foyer sans dessus dessous, les rues étaient noires de monde, si bien que le simple fait d’avancer vous forçait à mener une bataille sans merci. Je me frayais un passage entre la foule qui gigotaient dans tous les sens, ils couraient, criaient, riaient, un brouhaha monstre qui vous tiraillait les oreilles et vous tapez sur le système. De quoi avais-je besoin ? D’un remontant, quelque chose de corsé, j’avançais sans trop savoir où aller, observant les alentours, tout semblait se dérouler en accéléré ou bien était-ce mon état qui n’était pas normal ? Peut-être les deux. Mes pieds foulaient le sol, ma casquette et mes lunettes de soleil me donnaient un air plutôt disgracieux, l’on pouvait difficilement reconnaître qui se cachait sous cet accoutrement plutôt déplorable, bon point ou mauvaise pub ? Je crois que mon état de fatigue avancée ne me permettait plus de réfléchir à mon image. Une forte odeur de café, des gobelets desquels se dégageaient de la fumée blanchâtre et devant moi, la porte du Starbucks, j’étais sauvé. Mon visage s’illumina en voyant l’écriteau au-dessus de ma tête mais ce rictus s’effaça aussitôt en apercevant la foule mouvante à l’intérieur du café. Je ne pouvais pas, je ne pouvais plus attendre, j’étais forcé de jouer le jeu, enlever cette foutue casquette et ses lunettes de soleil qui faisait de moi un habitant banal. Enlevant ce déguisement ridicule, j’avançais doucement et leva la main en sifflant attirant ainsi les regards sur ma petite personne. Un serveur leva la tête et fit de grands gestes en apercevant mon visage certes fatigué, mais rayonnant, un sourire digne des plus grandes pubs pour dentifrice qui ornait mon visage. Il était heureux, se sentant utile et aimé par tout le monde, pensant probablement que j’allais me jeter dans ses bras pour lui commander un café et lui donner un pourboire plus que généreux. J’avançais lentement en jetant des coups d’œil à droite et à gauche, la foule se tassait et un petit chemin se forma jusqu’au petit bar où se tenait l’homme. « Un café bien corsé s’il vous plait » Une forme de politesse que n’importe qui pouvait dire ou exprimer de quelconque manière, le serveur ne se sentit pas de joie et prépara avec soin cette fameuse boisson qui allait faire mon bonheur, me plonger dans une euphorie total, un moment unique que j’allais savourer lentement parce qu’au fond, qu’avais-je réellement à faire ? Rien. Il se pressait, courant à gauche, puis à droite, la foule se pressait autour de moi, des étrangers posant leurs yeux sur ma petite personne, j’esquissais un sourire et des mains se tendirent, le traintrain quotidien. Empoignant un stylo, mon bras fit des gestes approximatifs, répétant sans cesse les mêmes mouvements pour signer de vulgaires feuilles quelque fois du simple papier du strabucks, ils étaient prêt à tout pour prouver mon passage dans ce petit restaurant, quels idiots. Lâchant négligemment le stylo, je pris la délicieuse boisson, que dis-je, mon Graal, avant de m’installer confortablement sur une des banquettes du petit café. Une gorgée, puis deux, j’étais sur un petit nuage, haut dans le ciel, je planais littéralement. Jamais je n’avais imaginé un jour qu’un simple café puisse me faire un tel effet, mes sens étaient en éveil et ma bonne humeur revenait petit à petit, la musique jouait alors que la foule avait repris son mouvement habituel, une vague qui venait et partait au gré du temps, des paroles qui fusaient de tous les côtés et ce petit moment de douceur, regarder par la fenêtre en buvant un café, portable en main à twitter encore et toujours mes fameuses péripéties. Un gobelet, puis deux, j’enchaînais les boissons comme pour regagner un maximum d’énergie avant le début de la journée qui avait commencé il y a bien longtemps. Le soleil était à son zénith, sa lumière qui me tiraillait les yeux, me forçant à les plisser en permanence semblait s’adoucir peu à peu, je me réveillais dans ce petit café qui était mon refuge, mon sauveur. Ce petit moment idyllique se dégradait petit à petit lorsqu’un homme attira la foule, la panique s’empara alors de tous les clients qui observait l’étranger se ruer dans tous les sens, retirant son tee-shirt, semblant cracher ses poumons, s’approchant dangereusement. Curieux et peut-être inquiet de ce qui allait arriver, j’avançais doucement en direction de l’homme, le dos courbé comme si l’on approchait un animal enragé, j’avais quitté mon petit cocon pour m’aventurer vers le danger. Mauvaise idée. L’homme s’écrasa au sol recrachant probablement le contenu de son estomac sur mes chaussures, je pouvais les jeter. Ils reculaient tous comme si cet homme portait la peste avec lui, peut-être était-ce le cas ? La panique semblait s’emparer peu à peu de ma petite personne me forçant également à me reculer. Était-il en train d’agoniser ou avait-il simplement une violente indigestion ? Des questions se bousculaient dans ma tête alors que le malade continuait sa crise au beau milieu du café. Pris d’un élan héroïque alimenté par les litres de cafés ingurgité et l’adrénaline qui montait à une vitesse fulgurante, j’allongeais lentement l’homme à terre, exigeant des serviettes et de l’eau, j’essayais de le calmer en lui chuchotant des mots rassurants, lui jurant que la situation allait bien se passer, pour être franc, je n’en avais aucune idée. Allait-il mourir ? Allait-il survivre ? Le doute planait alors que je continuais de le maintenir à terre lui glissant des mots à l’oreille pour le rassurer. Il suait de tous ses pores, une grimace se dessinait lentement sur mon visage, qu’est-ce que je foutais ici ? Pourquoi ce jour ? Quelle idée de jouer le bon samaritain et se jeter tête baissée dans une situation plus que gênante. Je lui donnais de l’eau et lui mouillait le front comme le ferait une maman avec son enfant, à l’exception que je n’avais aucune envie de m’occuper de cette homme et que j’étais loin d’être une femme. J’étais le sauveur du jour, la foule regardait la scène, les yeux écarquillés incapables d’effectuer le moindre mouvement et moi j’étais là, au milieu de tout essayant à contrecœur et tant bien que de mal de ramener cet étranger sur terre, le faire revenir de son délire, lui donner une bonne baffe pour le faire atterrir, prendre mon café et retourner dans mon petit cocon, oui, je voulais réellement quitter cette endroit au plus vite. Il ne devait pas mourir, il ne pouvait pas parce qu’au fond, j’aurais gaspillé mon temps avec un cadavre ambulant.
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Rory A. Vinyard
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MessageSujet: Re: (+) hot chocolate is dangerous.   (+) hot chocolate is dangerous. EmptyVen 28 Déc - 22:45

HOT CHOCOLATE IS DANGEROUS (DIMITRI & RORY)

Je sens la fin, mon corps me lâche, complètement. Pourquoi une existence si futile ? Une fin si grotesque ? Je ne méritais pas ça. Je suis presque endormi maintenant, suffoquant comme jamais auparavant. Les clients du Starbucks s'empressent autour de moi; je suis seul. Aucun d'entre eux ne me vient en aide. Quelle bande de cons ! Toujours tremblant, je les dévisage un par un avant de cracher mes poumons, déversant le contenu de mon estomac un peu partout et surtout, sur n'importe qui. Pas de jaloux comme ça n'est-ce pas ? Je me sens fiévreux, brûlant, j'agonise en silence. Pourquoi c'est jamais comme au cinéma ? Pourquoi aucun médecin ne se manifeste t-il pas aussi vite ? Je vais mourir là, dans un Starbucks. Je suis habillé comme un plouc. Putain. Je sens des mains se poser sur moi mais je suis incapable de réagir à quoique ce soit. Bonjour je m’appelle Rory Vinyard et je suis une vulnérable marionnette. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, me voilà plaqué sur le sol usé du café. Mon esprit est embrumé mais c'est bien un mec qui se tient juste au-dessus de moi. Je me surprends à rêver d'une jolie infirmière mais ce n'est ni l'endroit ni le moment. On ne peut pas tout avoir mon cher Rory. Je l'entends baragouiner quelques phrases sans en comprendre le sens exact. J'ai l'impression d'être bloqué derrière une vitre, un miroir. Bloqué dans les eaux glacées, immergé. Mon regard se perd sur ce petit garçon aux airs angéliques, haut comme trois pommes, il doit bien avoir sept ans ce petit con qui me filme avec son téléphone. Je lui volerai son cookie plus tard, peu importe. Autour de lui, les clients s'activent, le personnel également. Une véritable fourmilière. Je pourrai presque en rire. Retrouvant peu à peu mes esprits, frissonnant légèrement, la faute au tee-shirt perdu, je souffre. Je sens ma gorge comme enflée, elle a sûrement doublé de volume à l’heure qu’il est. Je ne vais peut-être pas hurler et prier pour ma vie dans l’immédiat. L'illustre inconnu se tient toujours penché au-dessus de moi, il semble vouloir m'aider, je ne sais pas pourquoi il se donne cette peine, c’est peine perdue. Il ne semble pas s’y connaître sur le sujet, ce n’est donc pas un médecin. Je n’ai pas d’assurance santé, ce n’est pas plus mal. Il m’éponge le front, je fronce les sourcils. Pourquoi est-il le seul à réagir ? Je tousse bruyamment, j’ai du mal à respirer, mes mains se crispent. J’ai peur, je ne veux pas rejoindre mes parents, pas maintenant. Je saisis sa main, celle qui s’évertue à m’éponger le front. Je serre les dents, grimaçant de douleur, me tortillant sur le sol crasseux. « Je t’interdis de me faire du bouche-à-bouche quoiqu'il arrive ! » Pas envie de mourir comme une tarlouze, j’espère au mieux voir ma vie défilée sous mes yeux mais c’est tout.

Une lumière m’aveugle, j’ai du mal à y voir clair. Un flash, un stupide flash. Mon cœur bat à la chamade, chaque respiration est un supplice. Je me lève précipitamment, remerciant mon bienfaiteur d’un hochement de tête avant de m’écrouler de nouveau. Ma main se hisse à la hauteur de mon assaillant, je vais lui en décoller une, juste pour voir. Saisissant le col de son pull, vraisemblablement tricoté par sa douce maman, je l’entraîne dans ma chute violemment. Le monde reste impassible, tranquille, joyeux bouffons. Dans mes mains : son précieux téléphone. Il tend ses petits bras vers moi, je recule en riant. « C’est ça que tu veux ? Tiens ! » Je le lui encastre entre les deux yeux avant de planter l’appareil dans le mur. Révolter et à bout de souffle je continue pourtant de le frapper, jusqu’à épuisement, jusqu’à tomber sur son corps enfantin. Je viens de frapper un gosse. Je sens le talon de sa mère s'essuyer promptement sur mes côtes mais je suis déjà loin, ailleurs. L’herbe y est sans doute plus verte. Je suis tout en sueur, je ne cligne même plus des yeux observant le néant, désarticulé. Laissez-moi retrouver mon chez moi pitié. Ma caravane moisie, mon matelas poisseux et même cet emmerdeur de Thomas. Un vertige, je pointe du doigt l’enseigne du doigt tel un illuminé. « Si je coule, vous coulez tous. » J’entends la cloche sonner, cette serveuse pleurer, je suis pourtant encore là. Je fixe cet homme, ce Superman sans collant. Pourquoi tenter de sauver un tel déchet ? Je pleure là, parqué sur le sol, faible et lâche, incapable de mourir, incapable de survivre. Je m'étrangle avec mon propre vomis, ma pauvre condition, loin de tous, comme toujours. Ma vie est si minable. « N'appelle pas les urgences, je n'ai pas d'argent. C'est un espoir vain et du temps de perdu. » Aveu coupable, presque un murmure je regarde mon potentiel héros à l'identité secrète. Quoique le gosse à l'air un peu mal au point après réflexion. Je me redresse lentement, m'assois aux pieds du comptoir exténué avant de fermer les yeux. Alea Jacta Est.

HJ : C'est nul mais ne me fouette pas. Ô grand Dimichat. (+) hot chocolate is dangerous. 755705644


Dernière édition par Rory A. Vinyard le Lun 7 Jan - 12:52, édité 1 fois
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Dimitri T. Krushnik
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MessageSujet: Re: (+) hot chocolate is dangerous.   (+) hot chocolate is dangerous. EmptyVen 4 Jan - 0:49


Hot chocolate is dangerous.



Je n’étais pas superman, au fond, j’étais carrément loin d’être un super-héros, voler au secours des personnes en détresse n’était pas mon job et pourtant j’étais là, à maintenir cet homme à terre, un fou, il était devenu complètement dingue, un chien enragé qui gigotait dans tous les sens en criant, bavant, recrachant ses tripes, le pauvre avait déjà un pied dans la tombe. Je m’efforçais de le garde éveiller en parlant, chuchotant des phrases débiles pour le rassurer alors que moi-même ne connaissais pas la fin de cette histoire, des gouttes perlaient sur mon front alors que mes muscles se figeaient un à un pour essayer de coller cette furie au sol, en plus d’être complètement taré, il avait une sacré force, quelle plaie. Sa main crispée et moite s’accrocha à mon bras m’arrachant une grimace de dégoût, il me la serrait et je sentais mes os se broyer alors qu’il tentait de parler « Je t’interdis de me faire du bouche-à-bouche quoiqu'il arrive ! » Mes sourcils se froncèrent, je ne voulais pas l’aider, mon corps agissait de lui-même, il pouvait reposer en paix parce que jamais mes lèvres n’auraient effleurées les siennes, question de sécurité et de dignité. Des flashes qui aveuglaient ce cadavre ambulant, un gamin, un minuscule gamin qui s’amusait à filmer la scène avec un portable, il allait le payer. L’homme se releva d’un coup hochant la tête avant de s’écrouler à nouveau entraînant le gosse dans sa chute, un petit sourire en coin se dessina sur mon visage en voyant ce morveux trainer au sol avec le fou, il semblait terrifier et criait autant qu’il put, réclamant sa maman qui pleurait en voyant sa chair et son sang se faire traîner dans ce café crasseux. Son téléphone était entre les mains du malade, il le narguait et l’enfant tendait ses petits bras pour saisir son sésame « C’est ça que tu veux ? Tiens ! » Il lui planta entre les deux yeux avant de le jeter contre un mur, celui-ci éclata en morceaux sous le regard outré et paniqué de la foule. La scène devenait presque amusante à regarder, je voulais rejoindre les autres, me fondre parmi eux et observer la suite des évènements en sirotant un café mais le repos fut de courte durée. L’homme s’était jeté sur le bambin et le frappait, il continuait, encore et encore jusqu’à ce que ses muscles lâchent, la mère s’était jetée sur l’assaillant en larme, griffant, giflant ce qu’elle appelait une abomination. Il s’écroula sur l’enfant, s’en était trop, la femme écrasait son talon dans les côtes du cadavre ambulant. Il suait par tous les pores, c’était affreux, j’avais à mes pieds, une masse gélatineuse écrasée sur le sol, gigotant dans tous les sens et qui étouffait un pauvre grosse pas si innocent que ça. Tirant l’enfant pour le redonner à sa tendre mère, je regardais l’homme qui continuait d’agoniser le visage tordu par une expression que je ne saurais définir, colère, dégoût ou fatigue, trois facteurs qui allaient me pousser à bout, j’avais envie de coller une balle entre les deux yeux de cet abrutie venu mourir en ce lieux que je considérais comme sacré. « Si je coule, vous coulez tous. » Fermes la, fermes ta sale bouche et crèves en paix, voilà ce que j’avais envie de lui dire, mais une fois de plus, mon esprit fut moins rapide que mon corps, je tenais l’homme par les épaules et plongea mon regard dans le sien, il était dans un état déplorable, la serveuse pleurait accompagnée de quelques personnes dans la foule, il me regardait, les yeux écarquillés comme si la vierge se tenait devant lui, les larmes inondait son visage comme s’il sentait que la fin était proche, au fond, elle l’était oui. « N'appelle pas les urgences, je n'ai pas d'argent. C'est un espoir vain et du temps de perdu. » Mon cœur se serrait, me faisait-il de la peine ? Oui, je crois bien que oui. Pourquoi ? Comment avait-il fait ? Une phrase, quelques mots accrochés les uns après les autres et me voilà, tenant cet homme qui agonisait, je le voyais mourir, personne n’avait à vivre ça et pourtant, j’étais au premier rang pour le voir trépasser à cause d’un foutu chocolat chaud, une maudite commande qui avait mal tournée. Il fermait les yeux, non il ne devait pas, je le secouais ne sachant trop quoi faire le tenant par les épaules, c’était une poupée de chiffon qui ne réagissait pas. Je passais ma main dans mes cheveux, signe d’une grande gêne, qu’est-ce que j’allais faire de lui ? Mes yeux restèrent fixés sur ce visage blanc, une teinte semblable à un cachet d’aspirine qui vous donnait froid dans le dos. « Tu vas pas mourir maintenant, j’en ai rien à battre tu peux pas crever dans mes bras et ruiner ma journée, je m’en fou que tu sois un clochard je vais t’amener moi-même à l’hosto si c’est ça ! » Non, il ne pouvait définitivement pas clamser dans ce café, au diable mes principes et ce que les autres pensaient, cette mère indigne qui préférerait le voir périr sous prétexte qu’il a amoché ce sale gosse, je voyais déjà les gros titres en apercevant les paparazzis à l’entrée du Strarbucks, ces charognards chassant les scoops qu’importe la situation, bande de cons. J’étais accroupi devant l’homme qui continuait d’agoniser dans un silence pesant, presque menaçant. « Accroches toi et si tu gerbes dans ma voiture, je te laisse crever sur le bord de la route ». Il était léger, si léger qu’un geste brusque pouvait le casser en deux comme une vulgaire biscotte, mes références se faisaient de plus en plus médiocres, je me devais de sortir d’ici le plus vite possible. Le tenant dans mes bras, mon pieds heurta la porte qui me séparait de cette horde de journalistes qui se pressaient les uns contre les autres, jetant le malade sur la banquette arrière, je pris place dans cette voiture que j’idolâtrais tant, la seule chose à laquelle j’étais réellement attaché. Volume de la radio élevé, mon pied appuya sur l’accélérateur, un rodéo en pleine ville allait s’annoncer. Je chantais à tue-tête essayant d’évacuer le stress et l’énervement de cette journée comme si ce cadavre à l’arrière m’importait peu, au fond, peut-être que superman sommeillait en moi ?
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